samedi 29 janvier 2011

L'Afrique du nord parmi les champions du monde en termes de...chômage

L’Afrique du Nord tout comme les autres régions du monde a été au cœur de l’analyse sur la les tendances du marché mondial de l’emploi réalisée par le Bureau International du Travail et publiée récemment dans son rapport annuel. La région affiche un des taux de chômage les plus élevés au monde et le Maroc ne fait pas exception.


Le Bureau international du travail (BIT) a récemment publié son rapport annuel intitulé : Les Tendances mondiales de l’emploi : le défi d’une reprise de l’emploi. Il donne les dernières estimations mondiales et régionales de l’emploi et du chômage. En prenant en considération les tendances et des prévisions macroéconomiques, les rapports Tendances mondiales de l’emploi passent en revue les perspectives qui se profilent à court terme pour les marchés du travail à travers le monde.

Premier enseignement : la reprise sur les marchés de l’emploi est très hétérogène, un chômage élevé persistant et un découragement des pays développés, avec parallèlement une « hausse de l’emploi et un nombre très élevé de travailleurs pauvres et de travailleurs occupant des emplois vulnérables dans les pays en développement ». Une reprise de l'activité au niveau mondial est à noter; certains indicateurs comme le PIB mondial, la consommation et les marchés boursieurs ont enregistré des hausses en 2010, « dépassant les niveaux d’avant crise ». En même temps, le rapport indique qu'en 2010, «, 205 millions de personnes étaient au chômage dans le monde, soit un taux global de 6,2%, contre 6,3% en 2009 et 5,6% en 2007 juste avant que la crise mondiale n’éclate. Le BIT prévoit en 2011, un taux mondial de chômage de 6,1%, donc 203,3 millions de chômeurs dans le monde. »
La situation en Afrique du Nord
L’analyse de la situation en Afrique du nord fait ressortir une légère augmentation du PIB régional de 3.5% (avec 2.4 en Lybie et 4.9% au Maroc) due à une forte exportation du pétrole et la croissance du tourisme en Egypte, Tunisie et Maroc.
En dépit de cette évolution, le taux de chômage de la région, considéré aujourd’hui comme un des plus élevés dans le monde est pratiquement resté tel quel avec 9,9% en 2009 et 9,8% en 2010. Seul le Moyen Orient dépasse l'Afrique du nord, avec 10,3% de chômage estimé pour 2010. Les cas des jeunes et des femmes sont les plus alarmants. Le taux de femmes au chômage en 2010 est estimé à 15% et celui des hommes à 7,8%, tandis que celui de jeunes est à 23,6%. Par ailleurs le secteur informel très prononcé accroît considérablement l’emploi vulnérable.
En outre, le secteur agricole reste jusqu’ici la carte principale jouée par les gouvernements de la région pour la création de l’emploi. Mais ceci reste l’apanage d’une minorité, car la plupart des jeunes ayant reçu des formations, ont construit des profils différents.
Les prévisions affichent une croissance économique de 5,9% en 2011, car les exportateurs de pétrole prévoient une augmentation de la demande, ce qui améliorerait la balance extérieure des pays.
Le Maroc dans tout ça
Bien que le pays de Mohammed VI enregistre la croissance du PIB la plus élevée au Maghreb (4,9% en 2010), la question de l’emploi reste une préoccupation sociale majeure. Estimé à 9,1 en 2009, le taux de chômage est passé en 2010 à 9,8% en 2010. Cette évolution nationale a totalement suivi celle de la région qui elle aussi de 9,8%. Selon le Haut Commissariat au Plan, en 2009, le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans était de 17,9% et de l’ordre de 12,7% chez les jeunes de 25 à 34 ans.
A situation « extrême », solution « extrême » ?
En réponse à l’état du marché marocain de l’emploi, Abbas El Fassi, Premier ministre marocainn, a institué un quota de 10% pour les diplômés chômeurs au niveau du recrutement dans l’administration publique en 2011 et 2012, soit 1880 emplois cette année.
Mais cela n'est qu'une mesure qui devra être suivie d'autres qui aideraient à restructurer en profondeur le marché du travail. Un des enseignements du rapport de l'OIT pour la région de l'Afrique du nord est que la productivité n'augmente pas assez pour permettre une augmentation importante de salaires ou encore l'expansion des systèmes de protection sociale. Une vérité aussi pour le Maroc.

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